Nano et alimentation
Il existe quatre domaines de recherche clefs dans la nanotechnologie alimentaire :
- nanomodification des semences, engrais et pesticides
Le but ici est de réorganiser l'ADN des graines en vue d’obtenir des plantes aux propriétés différentes, notamment la couleur, la saison de pousse, le rendement etc. Des engrais et pesticides hautement efficaces, conçus au niveau atomique, seront utilisés pour subvenir aux besoins de la croissance des plantes. Des nanocapteurs rendront possible la croissance de la plante en surveillant de loin son PH, la présence de nutriments, l’humidité, les parasites ou les maladies, réduisant sensiblement le besoin de main-d’œuvre agricole.
- « renforcement » et modification de la nourriture
On cherche ici à rendre un produit meilleur, en modifiant des caractéristiques comme sa consistance, sa couleur ou bien son goût. Mais cela va aussi plus loin : on va chercher à rendre ce qui est bon mais mauvais pour le corps en « médicament » qui va le soigner. On va donc enlever les matières grasses et les sucres d’une raclette, ou bien un cookie deviendra un médicament décrit comme « décalaminants pour les artères ». Mieux : on réduira considérablement la quantité de lipides dans une crème glacée ou bien dans le chocolat. Le fast food américain d’aujourd’hui deviendra donc bon et conseillé pour la santé, et ils pourront faire publicité quant à la perte de poids qu’engendre leur nourriture.
- nourriture interactive « intelligente »
Le principe repose ici sur la libération de capsules qui feraient varier la nature même du produit et de l’aliment, le changeant ainsi selon ses goûts. Des entreprises comme Kraft et Nestlé sont en train de concevoir des aliments « intelligents » qui interagiront avec les consommateurs pour « personnaliser » la nourriture, changer sa couleur, saveur ou éléments nutritifs à la demande. Kraft développe une boisson claire de sans goût qui contient des centaines de nanocapsules de saveurs latentes. Un four à micro-ondes domestique pourrait servir à déclencher la libération de la couleur, saveur, concentration et texture au choix de la personne. Des aliments «intelligents» pourraient aussi s’apercevoir qu’un individu est allergique à un composant alimentaire et neutraliser ce dernier. Ou, alternativement, l’emballage « intelligent » pourrait libérer une dose d’éléments nutritifs supplémentaire pour ceux qu’il reconnaît comme ayant des besoins nutritionnels particuliers, par exemple des molécules de calcium pour les personnes souffrant d’ostéoporose.
- emballage et suivi alimentaire « intelligents »
En effet dans l’avenir, on sera capable de prolonger la durée de vie d’un aliment, en empêchant ses contacts avec l’air et l’humidité. L’emballage « intelligent » (contenant des nano capteurs et des activateurs antimicrobiens) est en cours d’élaboration. Il sera capable de détecter la détérioration des aliments et libérera des nano-anti-microbes pour prolonger la durée de vie de la nourriture, permettant aux supermarchés de garder les aliments pendant encore plus longtemps avant leur vente. Les nanocapteurs, intégrés dans les produits alimentaires, des puces minuscules invisibles à l’œil humain, serviraient aussi de code barre électronique. Ils émetteraient un signal qui permettrait à l’alimentation, notamment aux produits alimentaires frais, d’être suivie du champ à l’usine, au supermarché et au-delà.